jeudi 7 octobre 2010

Andreï KOURKOV

Après la parution, en janvier dernier, de 'Laitier de nuit', peut-être son meilleur roman, l'écrivain russe Andreï Kourkov était invité du Salon du livre de Paris. Rencontre avec un auteur jovial, drôle, politisé et intelligent, à l'image de ses écrits.

LAITIER DE NUIT, 01/2010

Résumé du livre
'Il est impossible de suivre les histoires, une vie ne suffirait pas. Mais au moins sait-on une chose : par quoi tout a commencé.' Ce point de départ, c'est le meurtre d'un estimable pharmacien en plein centre de Kiev. A partir de là, Andreï Kourkov s'attache aux tribulations d'une petite dizaine de personnages, tour à tour grotesques et attachants. Autant d'énigmes et de faits singuliers qui d'abord s'entrecroisent pour peu à peu tisser la trame, pas seulement d'un roman, mais bel et bien d'un pays tout entier.

Comité de Lecture, Caractères
C'est un univers bien à part que celui de Kourkov, mais on suit ses personnages avec la curiosité de ses vies si différentes, si intrigantes et pourtant si simples. C'est un charme d'écriture venu de l'est, et personnellement, je lui suis fidèle.

Les critiques [evene]par Mikael Demets
Avec 'Laitier de nuit', Andreï Kourkov signe l'un de ses ouvrages les plus aboutis. Au coeur d'une Ukraine qui renaît de sa Révolution orange, l'écrivain bâtit un récit polyphonique : les chapitres sont incisifs, passant sans cesse d'un personnage à l'autre sur un rythme enlevé. Servi par une écriture léchée, son récit aborde toute une palette d'émotions contradictoires qui, dans la nuit froide de Kiev, fusionnent comme par enchantement. Héritier direct de Nikolaï Gogol, Kourkov n'a de cesse de faire cohabiter le drame et l'humour, d'entremêler un réalisme social âpre et une fantaisie pétillante. A la satire politique répond ainsi un optimisme farfelu, dévoilant une autre Ukraine : celle des chats zombies (!), des somnambules comploteurs ou des veuves qui empaillent leurs maris morts. L'auteur du 'Pingouin' sait doser ses effets pour toujours tenir son lecteur en haleine, et profiter de cette atmosphère tragicomique mâtinée d'absurde pour esquisser le portrait d'une nation qui semble s'éveiller d'un long coma. Dans cette Ukraine devenue démocratique, même si la redoutable milice et les affres d'un Etat autoritaire restent menaçants, l'heure est à l'espoir. Les bébés naissent, les coeurs réclament leur droit au bonheur et le grand frère russe fascine et inquiète à la fois. Quant aux tortionnaires d'hier, toujours en place, ils se plient tant bien que mal au nouvel idéal ("Il y a trois ans, vous ne seriez déjà plus de ce monde ! Vous pouvez dire merci à la Révolution orange."). Portrait cubiste d'un pays qui se cherche encore, 'Laitier de nuit' est une fable douce-amère, tendre et ironique, comme seul Andreï Kourkov est capable d'en imaginer.

La revue de [presse]
Transfuge - Oriane Jeancourt Galignani (Mars 2010)

Pour nos regards d'Européens, ces récits ont la familière étrangeté des nouvelles de Kafka : si leur portée politique nous échappe souvent, ils demeurent une troublante peinture d'une société sans lois.

Livres Hebdo - Jean-Maurice de Montremy (13 Novembre 2009)
Les séquences se recoupent et l'action ne traîne pas. A la satire politique, au plaisir de l'extravagance se mêle une réflexion plus profonde. Tout cela n'est pas qu'une formidable histoire russo-ukrainienne...

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